Les feuilles pas mortes

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samedi 15 mai 2010

Le Combat ordinaire 4 - Planter des clous - Manu Larcenet

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Le tome 4 de cette belle série vient enfin de rejoindre ma bibliothèque et je l'ai lue sitôt rentrée (les bds n'attendent jamais bien longtemps chez moi!).

Pour reprendre la 4e de couverture, "c'est l'histoire d'un chantier qui ferme, d'une petite fille amoureuse, d'un soir d'élections et d'une nuit dehors...".

On retrouve donc Marco quelques années après la fin du n°3. Il travaille pour un journal et va toujours de temps à autre voir sa mère et les anciens du chnatier où travaillait son père. La bd s'ouvre sur la présentation de la petite nouvelle, Maude, la petite fille de Marco et d'Emilie. Maude va apporter un tourbillon de fraîcheur dans la vie du protagoniste.


Planter des clous est un bel album où Larcenet présente sa vision de la paternité et nous offre un constat assez amer sur la politique et le journalisme. Les thèmes habituels du Combat ordinaire se mêlent habilement : on sourit, on éprouve de la tristesse, de l'amertume, de la tendresse.

Un bel album que je recommande tout aussi chaudement que les premiers opus de la série. En refermant le livre, je me demandais par contre ce qu'était devenu le frère de Marco, et sa famille. J'aurais aimé avoir de ses nouvelles, comme quand l'on suit avec amitié les aventures d'amis...

Je vous laisse en compagnie de quelques extraits de Planter des clous :

- Mon papa y serait tout mort sans moi
- C'est intelligent ce jeu, tiens !
- Ah ça ! Si j'avais dû compter sur toi, je serais encore en train de crever de froid avec ma jambe cassée!

Si tu veux qu'ils jouent avec toi, il ne faut pas crier... C'est pas chez nous ici, c'est chez les écureuils...

Alors aujourd'hui, c'est à la mode, d'avoir des racines de-ci, de-là... Conneries, oui ! C'est rien d'autre que la glorification de la tradition imbécile ! Ca nous colle au sol... Ca nous empêche d'avancer... Les racines, c'est bon pour les ficus !

dimanche 18 avril 2010

Le Combat ordinaire 3 - Ce qui est précieux - Manu Larcenet

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Voici un tome du Combat ordinaire qui s'ouvre par un extrait d'un titre des Clash : "I've been beat up / I've been thrown out / but I'm not down".

Nous avons quitté Marco à la mort de son père et le retrouvons en plein travail de deuil. Que dire, sinon qu'une fois de plus j'ai été beaucoup touchée par cette bd. Larcenet ne tombe pas dans le pathos et signe un album émouvant et juste.

La relation père-fils, celle avec sa mère en deuil, avec son frère qui dérape, avec sa copine Emilie sont mises en scène à ce moment-clé de l'existence de Marco. L'humour reste présent, ce qui pour moi accentue la justesse de l'album. Car même aux pires moments, on peut rire de broutilles, ne serait-ce que 5 minutes, parce que la vie continue.

Marco (qui est narrateur de son histoire) parle aussi de son travail et de la sortie de son livre hommage sur le monde dont il vient. Il raconte en quelque sorte comment il retrace l'histoire de son père afin de mieux s'accepter lui-même. Une fine analyse dans laquelle beaucoup de lecteurs peuvent se retrouver. Je vous laisse en compagnie de quelques extraits et vous recommande ardemment cette série. Le tome 4 rejoignera bientôt ma bibliothèque.

Des souvenirs, j'en ai plein la tête, j'ai pas besoin d'en avoir plein mes tiroirs.

Pour conjurer la peur, depuis tout môme, j'ai imaginé ce moment sous toutes ses coutures. Je l'ai tellement fantasmé que lorsqu'il est arrivé... j'ai été soulagé. Etrangement, c'est comme si je m'étais dit : "on y est. C'est arrivé. Une horreur de moins à vivre, c'est toujours ça de pris."

Grimmy

lundi 18 janvier 2010

Le Combat ordinaire 2 - Les Quantités négligeables - Manu Larcenet

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Je poursuis donc dans ma lancée du Combat ordinaire avec le deuxième opus (il va falloir que je retourne chez mon libraire pour avoir le troisième). Rien qu'en regardant la couverture et en l'associant au titre, on ressent la tendresse de Larcenet pour ses personnages.

Sur la quatrième de couverture, il est indiqué que "C'est l'histoire d'un photographe convalescent, d'un génie médiocre, d'un cargo qui sombre et du cheval de Zorro". Nous y retrouvons donc notre touchant photographe, Marco, qui continue son combat ordinaire en choisissant de donner la parole aux vivants proches plutôt qu'aux morts exotiques dans son travail photographique.

Je ne souhaite pas mettre trop de mots sur cette bande dessinée, pour ne pas en entamer la force ni déflorer son contenu. Encore une fois, il s'agit d'un album sensible et délicat, en demi-teintes, proposant une tranche de vie de Marco. Les quantités négligeables ont trouvé un porte-image à travers le double prisme Marco-Manu et ne serait-ce que pour cela, c'est une bd qui mérite d'être lue. A sa lecture, on ressent de la tristesse ("quel triste monde") mais aussi de la colère vis-à-vis de tout un milieu politique, médiatique et artistique qui, justement, estime que l'on peut considérer d'autres personnes comme quantités négligeables sans rien connaître de leur vie, sans appréhender leur richesse humaine, sans leur accorder l'intérêt qui leur est dû. Le combat ordinaire se mue donc en un combat contre la stupidité et l'arrogance, contre la facilité et l'hypocrisie. Pas de réponse, mais un combat personnel à mener pour ne pas perdre son identité.

Une belle bd qui rappelle que ce qui peut sembler quantité négligeable pour certains est un trésor à respecter et qui mêle intelligemment la tendresse, l'humour et la tristesse.

Un petit extrait, juste avant de vous quitter :

- Alors?

- Effectivement, c'est "joli"... c'est tellement "joli" qu'on pourrait les mettre sur les calendriers de la Poste... entre les petits chats et les chevaux ! C'est nul, ouais...

Grimmy

mardi 12 janvier 2010

Le Combat ordinaire - Manu Larcenet

Je continue dans ma lancée BD avec cet album qui m'a beaucoup touchée :

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Comme le dit la 4 de couv', "c'est l'histoire d'un photographe fatigué, d'une fille patiente, d'horreurs banales et d'un chat pénible". Je ne me lancerai pas dans un autre résumé car je le trouve très juste.
Pour la petite histoire, c'est un album qui m'a été conseillé il y a bien 5 ans par un ami fan de photo et de bd (et de zic aussi, mais là ça n'a pas d'importance). Il conseille peu mais toujours très bien donc je gardais ce conseil dans un coin de ma tête en me disant à chaque fois "tiens, il faudrait que je pense à lire Le Combat ordinaire". Peut-être que j'attendais de pouvoir l'affronter, je ne sais pas. Toujours est-il que grâce à mes étrennes, je me suis acheté le premier tome (et le deuxième aussi, mais chut, faut pas le dire, il attend patiemment son tour).
Cet album de Larcenet (Manu, avec mise en couleur de Patrice Larcenet) est magnifique. Il avait été primé en 2004 au festival d'Angoulême et je ne fais donc pas preuve d'une grande originalité en le louant. Je l'ai trouvé très juste et il m'a profondément bouleversée (peut-être parce que je me reconnais un peu dans le personnage de Marco et dans ses angoisses).
Sont abordés les thèmes du monde du travail, de la vie à deux, de la famille (et de la difficulté de voir ses parents vieillir), de la politique, de la psychologie et de l'horreur ordinaire. En somme, une très touchante tranche de vie qui apporte sa bribe de réflexion sur le monde qui nous entoure, sans donner de leçon.
Je le recommande donc chaudement (mais à ne peut-être pas aborder si l'on est déjà en mode "combat") et vous promets un prochain compte-rendu du deuxième opus de la série.

Je vous quitte en vous en laissant un court extrait, histoire de vous en donner le ton :

- Je ne travaille plus pour le moment...

- ?! Mais comment tu vas faire pour vivre ??! On ne peut pas vivre sans travailler, voyons ! Le fils de Madame Hubert est au chômage lui aussi, et il s'est mis à boire ! C'est pas bon pour toi de passer tes journées à ne rien faire! Mon Dieu ! Je suis si inquiète pour toi !!

Grimmy