Les feuilles pas mortes

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Contes et légendes

Fil des billets - Fil des commentaires

jeudi 13 mai 2010

Le cadeau du froid, un conte de l'Alaska - Velma Wallis

cadeaudufroid.jpg J'ai eu la chance de découvrir ce livre grâce à Choco qui l'a généreusement mis sur la route pour le faire découvrir.

Le cadeau du froid est touchant à de multiples égards. Le conte est intéressant et bien narré, j'y reviendrai. Mais il m'a aussi touchée par sa propre histoire.
L'auteur a été élevée au village athabashan de Fort Yukon. Ses ancêtres ont connu des famines et lui ont transmis leurs légendes. Elle-même a choisi de vivre isolée dans une cabane de trappeur, à la dure. Elle sait donc de quoi elle parle quand elle évoque la nature et sa rigueur. C'est afin de transmettre durablement la mémoire de ses ancêtres qu'elle se rendait à pied jusque Fort Yukon pour taper la première version du Cadeau du froid sur un ordinateur prêté. La suite de l'histoire de l'édition de ce livre est racontée en postface et constitue quasi un deuxième conte, à mon avis. L'éditeur a eu raison de partager avec les lecteurs ce petit conte de fée éditorial.

Le cadeau du froid raconte donc la survie de deux vieilles femmes d'une tribu athabaskane lors d'un hiver particulièrement rigoureux. En cas de trop grande famine, les tribus pouvaient décider d'abandonner les membres les plus faibles et inutiles afin de conserver leurs vivres pour les "actifs". Se délester de poids morts pour garder la tête hors de l'eau, amputer une partie pour sauver le corps.
Ch'idzigyaak et Sa' se retrouvent ainsi abandonnées des leurs car trop âgées et trop plaintives. Mais ces deux femmes n'acceptent pas leur condamnation et décident de lutter à leur manière pour survivre. C'est leur cheminement que nous suivons dans ce conte. Je n'en dirai pas plus pour ne pas en dévoiler trop aux futurs lecteurs de ce récit.
Une belle histoire qui n'idéalise pas la nature ni les modes de vie ancestraux mais les retranscrit avec nuances et justesse. Le message est universel et porteur d'espoir. C'est une lecture très agréable. Merci Choco pour cette découverte !


Au cours des nombreuses années pendant lesquelles les deux femmes avaient accompagné la bande, le chef s'était pris d'affection pour elles. Maintenant, il lui tardait de s'en éloigner le plu vite possible, afin d'éviter des regards qui le mettaient si mal à l'aise.


Comment osaient-ils? Ses joues brûlaient d'humiliation. Elle et l'autre vieille femme n'étaient pas près de mourir ! N'avaient-elles pas cousu et tanné en échange de ce qu'on leur donnait? Elles n'étaient pas si faibles qu'il fallût les transporter d'un camp à l'autre. Elles n'étaient ni impuissantes ni condamnées. Et pourtant, on les avait assignées à la mort.


Grimmy

samedi 17 avril 2010

Saga de Hrolfr kraki - traduit par Régis Boyer

saga.gif C'est une saga, une vraie, une authentique, puisée dans le vieux fonds nordique, que je souhaite vous présenter aujourd'hui. Ce livre, édité par Anacharsis, comprend une traduction du vieil islandais et des annotations réalisées par Régis Boyer sur la saga de Hrolfr kraki, une des plus célèbres sagas légendaires (je ne le savais pas avant car ne me suis jamais penchée sur les sagas auparavant). La préface est particulièrement intéressante (et bien écrite) car elle resitue le tout et donne des pistes d'interprétation, des clés symboliques.

L'édition est sérieuse et élégante, très agréable. Bref, je ne cache pas plus longtemps mon enthousiasme pour ce livre, qui m'a fait entrée (à pas de loup et non d'ours) dans les légendes islandaises.

Rédigée au XIVe siècle, la saga retrace l'histoire épique et merveilleuse de la lignée royale des Skjöldungar du Danemark. De la magie, des meurtres, des combats, un peu d'inceste et des vengeances, tous les ingrédients sont là pour passionner les foules !

La traduction est agréable et j'ai passé un bon moment avec cette saga, que je recommande aux amateurs de contes et légendes traditionnelles.

Grimmy