Les feuilles pas mortes

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mercredi 14 décembre 2011

Charb n'aime pas les gens - Chroniques politiques 1996-2002 - Charb

charb.jpg Je ne suis pas une lectrice de Charlie hebdo (jamais vraiment accroché) et n'avais donc pas lu les chroniques qu'y publie Charb avant de m'attaquer à ce recueil de chroniques édité chez Agone.

La consommation, les guerres, le sexisme, le racisme ordinaire, la bêtise, tout est villipendé par le satiriste, et on ne peut que hocher la tête en se disant que oui, c'est bien vu, en effet. On ne peut que rire (jaune) également car les billets d'humeur (parfois bileuse) révèlent une plume féroce, drôle. On rit d'autant plus jaune qu'avec le recul, on se dit que c'était déjà comme ça il y a dix ans... Sauf que maintenant, c'est encore pire, non?

Bref, au départ, juste après avoir terminé la lecture de ces chroniques, je me disais que finalement, on pouvait plutôt dire que Charb aime trop les gens, d'où son "indignation" contre la bêtise. Bon... (silence, raclement de gorge, sourire), c'était sans compter sur mes petites investigations sur le Net qui me laissent bien perplexe. Yep, je suis assez perplexe car les textes sont sans compromission alors que la lecture de quelques articles assez fouillés semblent révéler que leur auteur n'est pas IRL aussi intègre que dans ses textes (ce n'est pas le premier ni le dernier me direz-vous). En dehors des histoires autour du journal (je vous invite à lire cet article d'Acrimed), je suis gênée par l'affaire Siné (ok, ça a à voir avec le journal mais cela va au-delà, je crois) et par le fait qu'il ait participé, en tant que dessinateur de plateau à une émission de Marc-Olivier Fogiel sur M6. Bon, je sais qu'il faut bien bouffer mais tout de même, après avoir lu les chroniques, c'est un peu fortiche de voir que l'auteur accepte ce type de mascarade (j'ai jamais vu l'émission mais bon, sur le principe). Bref, j'ai bien quatre TER ou trains corail de retard sur tout ça (ou même dix diligences), mais je suis un peu partagée sur l'homme. Enfin, tout ça n'enlève rien à son talent de chroniqueur, morceaux choisis (presque aléatoirement) :

Des journalistes de quotidiens locaux ou régionaux, j'en ai fréquenté. Par intérêt, par lâcheté, parce qu'il faut bien vivre, ils se sont résignés à vivre à genoux. Qu'ils apprennent donc maintenant à vivre fauchés. C'est plus difficile mais c'est moins honteux.

Il y a deux types de journaux honnêtes. Il y a ceux qui ne vivent pas du tout de la publicité et il y a ceux qui ne vivent que de la publicité. Au moins, on est sûr que le journal aux mains des annonceurs est une merde. Aucune ambiguïté, c'est marqué dessus : "Je suis vendu." Le journal qui ne peut vivre sans pub mais dont la pub ne représente pas 100% de ses revenus se targue d'être indépendant, insensible aux pressions des annonceurs. (...). Qu'un quotidien dépende à 100% de la pub ou bien à 40%, la situation est la même. Sans pub, Metro et Vingt Minutes ne vivront pas. Sans pub, Libération et Le Monde crèvent. Qu'il soit gratuit ou payant, un quotidien est aussi libre que ses annonceurs le lui permettent.


Le jour où la misère ne dérangera plus personne, il faut que ce soit le jour où la misère n'existe plus et non pas le jour où on aura parqué tous les pauvres hors des centres-ville. Les pauvres font chier, et c'est tant mieux. L'exclu discret, invisible, effacé, qui laisse croire que la misère est supportable, est un agent du gouvernement.


Grimmy

mardi 5 octobre 2010

Paroles de paresse

paresse.jpg Et si on ne faisait rien ?

C'est ainsi que se présente ce petit ouvrage, comme une invitation à ne rien faire, une incitation à la rêverie.

Ne rien faire : se laisser bercer, prendre le temps, faire une pause. Une proposition salutaire quand on sent que tout presse, tout urge et se bouscule. Les citations recueillies par Michel Piquemal sont accompagnées des belles illustrations de Rémi Courgeon. Ce petit livre, qu'on m'avait offert il y a quelques années fait partie de mes petits réconforts. Que l'on se noie sous les urgences ou que l'on ait du temps à perdre, il reste plaisant de réfléchir sur l'oisiveté. A lire en grignotant lascivement du chocolat, par exemple, quand il fait trop chaud ou trop froid ou trop humide ou trop je-ne-sais-quoi pour filer travailler-fairelescourses-leménageetc.

Je terminerai donc ce mini-billet de paresseuse en reprenant les mots de Jean Giono :

La mort attrape d'abord ceux qui courent.



Grimmy