^ion John Fante est un romancier américain né en 1909. Ses romans mettent en scène un héros-reflet, américain d'origine italienne, qui souhaite devenir écrivain. Tardivement traduit en français, Fante a obtenu rapidement les faveurs des lecteurs européens. Il était également très apprécié de Bukowski.

J'ai donc commencé à découvrir Fante par hasard, en cherchant un cadeau dans la librairie orientation littérature que nous fréquentons. Je voulais un livre pour mon père, avec de l'humour, de l'action et qui se lise facilement. Je l'ai choisi en toute confiance (je pars du principe que si un livre se trouve chez ce libraire, c'est qu'il n'est pas mauvais). Je ne sais pas s'il a beaucoup aimé (dur dur de savoir) mais je le lui ai emprunté ensuite et me suis plongée dedans. Le livre, édité chez Christian Bourgois, est une réédition comprenant les trois premiers romans de Fante. Ne vous étonnez donc pas de voir trois fois la même couverture sur ce blog !

J'ai donc commencé mon approche fantesque par son premier roman (c'est une édition posthume, Fante le conservait précieusement dans un tiroir fermé à clef), La Route de Los Angeles.

A la lecture, il est facile de comprendre pourquoi l'auteur le conservait ainsi, à l'abri des regards. C'est un premier roman qui semble largement autobiographique, où l'on assiste à la naissance de Bandini, l'écrivain qui veut en être un et qui n'a point peur du mauvais goût.

L'écriture est un peu surchargée, l'emphase trop présente et le héros est agaçant. Mais on assiste à la naissance d'un personnage, qui est certes gonflé d'orgueil, horripilant et ridicule mais qui nous touche malgré tout. Il s'agit d'un roman de genèse qui se lit facilement et amorce une promesse. L'aspect social est également intéressant car nous percevons la difficulté identitaire des enfants d'immigrés.

Il ne s'agit donc pas ici d'un gros coup de coeur pour ce livre de Fante, mais il m'a permis d'entrer dans son univers et d'apprécier d'autant plus les romans suivants, desquels se dégagent une atmosphère italo-américaine particulière. Je vous laisse en compagnie de quelques extraits (et l'on comprend très bien pourquoi Bukowski aimait Fante).

Tout l'après-midi j'ai descendu des crabes, jusqu'à ce que mon épaule me fasse mal derrière le pistolet et que mon oeil soit irrité derrière la mire. J'étais le Dictateur Bandini, l'Homme de Fer au Pays des Crabes. Encore un bain de sang pour la Mère Patrie.

Voici ce que je lui ai dit : "J'ai toujours eu l'instinct de l'écriture à l'état latent. Aujourd'hui, cet instinct traverse une métamorphose. Cette époque de transition est désormais révolue. Je suis sur le seuil de l'expression.
- Couillonades", il a fait.

Pas un seul ne s'est arrêté pour me faire monter dans sa voiture. Ce gars, là-bas, il a tué des crabes. Le prenez surtout pas en stop. Il a un faible pour les dames en papier glacé au fond des placards à vêtements. Voyez-vous ça.


Grimmy