24heures.jpg Stefan Zweig est un auteur que j'ai toujours apprécié. C'est donc avec enthousiasme que je me suis lancée dans la lecture des Vingt-quatre heures de la vie d'une femme.

C'est dans une pension de famille qu'éclate un scandale quand Madame Henriette quitte enfants et mari pour suivre un jeune homme qu'elle n'a fréquenté qu'une journée. Chaque hôte de la pension blâme la femme volage, à l'exception de deux personnes : le narrateur qui cherche à comprendre le coup de folie de la jeune mère et une vieille dame anglaise qui reste en retrait. Tous deux vont ensuite échanger sur la versatilité de la vie et sur la moralité ou l'amoralité des actions humaines. Le narrateur recevra les confidences de la vieille et respectable Anglaise, qui se rappellera à quel point son existence avait été chamboulée lors de sa rencontre passionnée avec un joueur malheureux.

Ce court roman (ou cette longue nouvelle) est un petit joyau de récits enchâssés et de fines descriptions. J'ai pris grand plaisir à suivre les vingt-quatre heures de la vie d'une femme, de cette Anglaise respectable qui se laisse emportée par un joueur invétéré. Le récit est très habilement mené : il mêle action et justesse des descriptions psychologiques, tenant en haleine le lecteur. Un texte très fin que je vous recommande et dont je vous laisse goûter quelques extraits :

Le jeu révèle l'homme, c'est un mot banal, je le sais; mais je dis, moi, que sa propre main, pendant le jeu, le révèle plus nettement encore.

Quelqu'un qui se levait de cette façon ne retournait certainement pas dans un hôtel, dans un cabaret, chez une femme, dans un compartiment de chemin de fer, dans n'importe quelle situation de la vie, mais il se précipitait tout droit dans le néant.

Et soudain,je me retrouvai seule avec cet inconnu, dans une chambre inconnue, dans un hôtel quelconque, dont aujourd'hui encore je ne sais pas le nom.



Grimmy