zorba.jpegCet été, si je ne suis pas physiquement partie en Grèce, j'ai tout de même profité d'un voyage imaginaire en Crète, sur les traces d'Alexis Zorba. Zorba le Grec est d'ailleurs une figure connue, grâce au film de Michael Cacoyannis, plus connu peut-être que son créateur, Kazantzakis, auteur influencé entre autres par Nietzsche. Je suis sûre que vous avez déjà entendu la bande originale du film réalisée par Mikis Theodorakis, si, si, au moins une fois (j'apprends d'ailleurs que le sirtaki est né pour les besoins du film).

Alors, Alexis Zorba, c'est le soleil, le raki, la cuisine crétoise, la violence, la danse, la vie. C'est surtout l'histoire d'une belle amitié entre deux hommes qui ne se ressemblent pas. L'un, le narrateur, est davantage dans l'étude et la contemplation, l'autre, dans l'action. Une histoire simple, belle et ponctuée d'aphorismes. Une histoire d'hommes, avec leurs défauts (dont une certaine misogynie, qui, je l'avoue m'a un peu agacée). L'écriture est pure, solaire. Je ne peux que vous conseiller de vous plonger dans ce classique de la littérature grecque : il vous fera voyager, c'est une ode à la liberté.

- Comment t'appelles-tu? - Alexis Zorba. On m'appelle aussi Pelle-à-four pour me blaguer de ce que je suis long avec un crâne aplati comme une galette. Mais on peut bien dire ce qu'on veut! On m'appelle encore "Passa Tempo" parce qu'il fut un temps où je vendais des graines de citrouille grillées. On m'appelle aussi Mildiou partout où je vais, il paraît que je fais des ravages. J'ai encore d'autres sobriquets, mais ce sera pour une autre fois...


- Je ne sais pas, moi, patron. Ca dépend. Il y a des cas où même le sage Salomon... Tiens, un jour, je passais dans un petit village. Un vieux grand-père de quatre-vingt-dix ans était en train de planter un amandier. "Eh! petit père, je lui fais, tu plantes un amandier?" Et lui, courbé comme il était, il se retourne et il me fait : "Moi, mon fils, j'agis comme si je ne devais jamais mourir." Et moi, je lui réponds : "J'agis comme si je devais mourir à chaque instant." Qui de nous deux avait raison, patron?


J'étais heureux, je le savais. Tant que nous vivons un bonheur, nous le sentons difficilement. C'est seulement quand il est passé et que nous regardons en arrière que nous sentons soudain - parfois avec surprise - combien nous étions heureux. Mais moi, sur cette côte crétoise, je vivais le bonheur et savais que j'étais heureux.



Grimmy