Les feuilles pas mortes

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dimanche 8 mai 2011

Le bureau de mariage de M. Ali - Farahad Zama

bureau.jpeg M. Ali est en retraite et s'ennuie. Afin de s'occuper et d'arrondir ses fins de mois, il décide de créer son agence matrimoniale, une agence pour marier les riches Indiens ne trouvant pas colombe ou damoiseau à leur goût. Ce premier roman sans prétention est léger, simple et drôle.
J'ai bien aimé suivre la création et le développement de cette agence made in India et noter l'arrière-plan culturel, social et politique. Si vous êtes une fille (ou un garçon qui aime lire des livres plutôt destinés aux filles, ça se peut aussi) et que vous souhaitez une lecture agréable pour découvrir les dessous des mariages traditionnels indiens, n'hésitez pas.

Tu avais de si bons résultats à l'école. Tu as un diplôme d'ingénieur d'un des meilleurs établissements. Prends un emploi stable. Tu auras un rang élevé dans la société; les gens auront de la considération pour toi. Mais regarde-toi ! Tu auras bientôt trente ans et tu portes des vêtements usés, tu trimballes un sac en lambeaux.

- Etes-vous sûr de la taille que vous avez indiquée pour le jeune homme? dit-il. Il y aura trente centimètres de différence entre votre fille et votre beau-fils.
- Absolument. C'est un critère important.

- Juste par curiosité, dites-moi, que vendez-vous? s'enquit M. Ali.
Le visage d'Irshad s'illumina pour la première fois depuis qu'il était entré.
- Je vends des valves, répondit-il. Des valves minuscules pour contrôler les produits chimiques ou des énormes comme on utilse sur les chantiers navals. (...). Je suis le meilleur vendeur de notre entreprise dans toute l'Inde du sud.




Grimmy

dimanche 12 septembre 2010

Mariage à l'indienne - Kavita Daswani

nnnnnnnnnnnnn Mariage à l'indienne est un roman que j'ai pu découvrir grâce à Liyah. Son billet m'avait donné envie de lire les aventures de cette Indienne en quête du bon mari et c'est donc avec joie que je l'ai accueilli en tant que livre voyageur.

Anju est née à Bombay et travaille dans la mode à New-York. Sa famille se désespère de ne toujours pas la voir mariée, casée avec un bon Indien. Partagée entre sa vie américaine pleine de modernité et son attachement aux traditions indiennes, la jeune femme (qui se voit vieillir et s'inquiète elle aussi de ne toujours pas avoir de mari) nous raconte avec humour sa quête du bon mari, ses déceptions et ses joies.

J'ai apprécié lire ce récit car derrière son apparence légère (la mode, le mariage, les histoires de jeune femme célibataire) se cachent une petite réflexion sur l'alliance des traditions et de la modernité, sur la transition entre deux modes de vie, sur la mondialisation. J'ai également apprécié les citations sur la condition de la femme qui ouvrent chaque chapitre. Elles mettent bien en relief la conception de la femme dans l'Inde traditionnelle. Ce sont de petites mises au point qui éclairent le récit. Enfin, j'ai été séduite par l'humour de la narratrice : j'ai souvent souri à la lecture et en garde donc un très bon souvenir, un peu comme quand on se rappelle une bonne soirée entre filles.

Mesdames -j'écarte pour une fois les messieurs, je ne pense pas qu'ils seront particulièrement réceptifs à cette histoire-, n'hésitez donc pas et plongez-vous dans ce Mariage à l'indienne !

Merci Liyah pour cette découverte !

Je me retournai pour regarder l'homme vers lequel ma mère se dirigeait. Je fus frappé par l'extrême brillance de ses cheveux, comme s'il s'était renversé toute une bouteille d'huile Vitallis dessus. Il n'avait qu'un seul sourcil. Bon, enfin, pas exactement un seul sourcil mais deux sourcils qui se rejoignaient. J'eus envie de filer à la maison et de revenir avec ma pince à épiler.

- Ce n'est pas son physique, dit alors Tante Jyoti. La famille s'est renseignée et a appris qu'Anju vivait seule à New-York depuis quelque temps et qu'elle était du genre indépendante. Le garçon prétend que les filles de cette sorte ne peuvent pas rentrer dans le moule. Il voulait quelqu'un d'un style un peu plus traditionnel. Que peut-on y faire? Il faut faire avec.
Ma mère et ma tante me regardèrent alors avec tendresse et pitié, comme si j'étais tétraplégique.

Les swamis, comme les mouches, la mousson d'été et les publicités ringardes à la télévision, faisaient partie de la vie que j'avais laissée derrière moi à Bombay.

Grimmy