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C'est un recueil de nouvelles que je voulais vous présenter aujourd'hui. Regardez comme la couverture est élégante avec son jeu de typo et son discret dégradé! Sobre et originale, en parfait accord avec le recueil.

Fin d'un jeu de Julio Cortázar réunit de petits joyaux très variés, mais qui décrivent tous un jeu différent et sa fin. Certaines nouvelles restent bien ancrées dans le réel, d'autres glissent subtilement vers le fantastique ou l'onirique. Le lecteur peut s'amuser en fin de chaque partie à délimiter les frontières du jeu, à chercher à comprendre ses règles internes. C'est toujours amusant de jouer en lisant.

L'écriture est fluide et poétique, riche de sens et très juste. Cortázar est un très fin observateur et son sens du détail fait souvent mouche. Il réussit à bien planter la réalité de ses récits, pour mieux la morceler ensuite, pour mieux créer une ambiance inquiétante et double. Comme l'un de mes plus grands plaisirs est de découvrir le thème et le titre de chaque nouvelle au fur et à mesure, je ne listerai pas les nouvelles que j'ai préférées, pour ne pas les déflorer ni gâcher votre plaisir (c'est tellement fragile les nouvelles de Cortázar). Mais si vous aimez les nouvelles fantastiques, celles qui montrent l'irruption de l'irréel dans le réel, n'hésitez pas à plonger dans ce recueil.

Quelques extraits seront plus parlants que de longs discours :

Phrase après phrase, absorbé par la sordide alternative où se débattaient les protagonistes, il se laissait prendre aux images qui s'organisaient et acquéraient progressivement couleur et vie.

Mais les choses avaient peu changé au fond, ces deux années entre eux avaient été aussi un coin vide du temps et les chiffons sales, c'était tout ce qu'ils ne s'étaient pas dit et qu'ils auraient du, peut-être, se dire.

C'était curieux que le Numéro Un ait eu l'idée de faire tuer Romero au café qui fait l'angle des rues Cochabamba et Piedras, et à pareille heure; peut-être, s'il fallait en croire certaines rumeurs, le Numéro Un se faisait-il vieux?

Grimmy