Ni Dieu ni Maître - Blanqui
Par lesfeuillespasmortes le samedi 20 mars 2010, 00:09 - Essais - Lien permanent
C'est un livre publié par Aden dans la collection Opium du peuple que je vous présente aujourd'hui. La célèbre formule "Ni Dieu ni maître" avait été lancée par Blanqui à la face des puissants. Ce livre retrace l'origine de la formule, la remet en contexte et l'explique. La pensée de Blanqui est également présentée par des extraits de ses écrits.
Blanqui est né en 1805 et a passé la plupart de sa vie en prison (quasi 37 ans). Agité politique, il revendiquait le suffrage universel, l'égalité hommes-femmes et la libération des esprits.
L'édition proposée par Aden est belle (couverture à rabats, joli papier, marges confortables) et il est précieux de pouvoir accéder ainsi aux textes pour mieux appréhender la pensée de Blanqui, un beau plaidoyer pour le hic et nunc et contre l'exploitation.
L'introduction de Maurice Dommanget pose donc bien les bases pour une bonne compréhension des extraits suivants. C'est intéressant car souvent la formule de Blanqui est mal comprise.
Pour le reste, eh bien, j'ai trouvé cela succulent, dynamique et moderne. Blanqui ne mâche pas ses mots et je crois que même ceux qui ne partageront pas ses idées trouveront du plaisir en lisant sa prose.
Je vous quitte en vous en proposant donc un petit goût :
Où fleurit la débauche? En Italie, en Espagne, en Autriche, dans tous les pays papistes. Par le nombre des madones, on peut évaluer celui des prostitués. Partout, dévergondage et bigoterie sont mari et femme. Seule, peut-être, la Bretagne fait exception. Le climat y éteint la luxure, mais l'ivrognerie prend sa place.
Méthode essentiellement catholique pour arrêter la propagation d'une idée : l'extermination jusqu'au dernier de tous ceux qui la professent.
Si vous voulez un nom commémoratif du progrès, prenez celui de Gutemberg. Il a plus fait dans l'Histoire de l'humanité que tous les Luther du monde.
Grimmy
Commentaires
Je suis venu sur ce blog un peu par hasard, un peu par curiosité et un (tout petit) peu par vanité (M. Attila comprendra...) et y ai découvert, ô surprise, de bien jolies pépites. Petites chroniques littéraires ciselées avec soin, intelligentes, cultivées, sobres, enthousiastes sans emphase, critiques sans mépris. Félicitations.
Quant à Blanqui... bon sang, mais c'est bien sûr ! Que n'ai-je pensé tout seul à lire cet empêcheur de vieillir en rond. Je m'en vais de ce pas y remédier.
Bonjour Pierre ("Vous permettez que je vous appelle Pierre?", aurait pu dire Desproges...),
Merci infiniment de votre visite sur notre blog, et surtout de votre élogieux commentaire! Nous n'en méritions pas tant... mais cela fait toujours plaisir! Quant à vos propos sur l'Enfermé, je ne peux que surenchérir: la lecture de ses textes est particulièrement revigorante. Nous avons pu récemment voir au Père-Lachaise sa tombe et son gisant, élevé par "souscription populaire": très émouvant. Le travail éditorial réalisé par les éditions Aden sur cet ouvrage est par ailleurs des plus agréables.
N'hésitez pas à nous rendre à nouveau visite sur ce blog: il n'est pas impossible qu'y soit bientôt chroniquée une certaine Histoire des gauchers...
Merci de votre passage et de votre message Pierre (et bonne route avec Blanqui, même après la lecture, il continue d'accompagner ses lecteurs).